Tables en consoles piémontaise fin XVIIIe
H: 169,5 cm
Une paire de tables en « consoles » néoclassique piémontaise datant de la fin du XVIIIe siècle, en bois sculpté et laqué à décor dit de « pastiglia » formant motifs de mascarons et arabesques fleuries. Dessus de marbre blanc veiné gris de carrare.
Par leur décor laqué camomille et blanc typique de l’école piémontaise de la fin du XVIIIe siècle et leur ornementation inspirée des dernières découvertes de l’antique, tels que trouvée à Pompéi notamment, nos consoles peuvent être attribuée à Francesco Bolgié (1752-1834) célèbre ornemaniste turinois qui fut élève du grand Bonzanigo.
La présence sur le marché anglo-saxon en 2008 d’une commode attribuée au maître piémontais présentant le même décor d’inspiration antiquisante, à motif de mascarons et de rinceaux feuillagés nous permet d’attribuer ces tables au même artiste tant les parentés sont nombreuses.
La qualité du décor très finement sculpté en fort relief peut particulièrement être observée, sur les rinceaux joliment feuillagés et les mascarons puissamment modelés dont l’inspiration antique est manifeste. C’est en effet durant le troisième quart du XVIIIe siècle, que la redécouverte de Pompéi et de son décor pratiquement intact eu une influence considérable sur les artistes de cette époque, leur insufflant un style nouveau dit Néoclassique, en référence à l’Antiquité. Dès lors tous les plus grands palais de l’Europe se recouvrirent d’œuvres inspirées de courant nouveau dont les artistes piémontais se firent les pionniers.
Francesco Bolgié en fut l’un des chantres. Fils de sculpteur, il a très tôt été envoyé à Paris dans les années 1770, où il put entrer en contact avec les meilleurs artisans de son temps. Fort de cette expérience, il revint à Turin dans les années 1775 où il découvrit le courant antiquisant et en devint l’un des principaux artisans. Très rapidement ses talents le firent remarquer des plus grands personnages de la cour transalpine, puis dans les années 1780 il devint finalement sculpteur-décorateur attitré du roi de Sardaigne. Il remania dès lors nombre de décors intérieurs des différents palais du souverain où son art fit l’admiration de tous les visiteurs conquis par ce style nouveau et magistralement réalisé.