Pendule fin d’époque Louis XV

Pendule fin d’époque Louis XV

H: 169,5 cm

Belle et rare pendule de la fin de l’époque Louis XV en bronze finement ciselé et doré, par les frères Lepaute, horlogers du roi aux Galeries du Louvre.

D’un style sobre et puissamment architecturé, notre pendule représente un magnifique exemple de ce que l’on appelait alors le style Néogrec, rappelant le goût nouveau pour l’antique qui prévaudra à partir des années 1760 à Paris, avant d’essaimer dans l’Europe entière. Notre exemplaire se distingue, par sa base joliment moulurée de larges motifs de triglyphes, surmontée de deux angelots ou putti tenant des instruments scientifiques en leurs mains, surplombant des nuages finement décorés d’amatis, sur un socle plaqué d’ébène et décoré d’une belle frise d’entrelacs en bronze doré. 

Le répertoire décoratif utilisé pour l’élaboration de cette pendule évoque l’éveil par la connaissance, ceci notamment à travers le symbole du coq surmontant des livres et des deux puttis scientifiques qui annoncent l’avènement d’un jour nouveau se levant sur le monde.

D’une très belle qualité de ciselure et de dorure, notre exemplaire est à rapprocher des œuvres de bronziers renommés travaillant pour les frère Lepaute, notamment Etienne Martincourt, Robert Osmond, François Vion ou encore Jean-Joseph de Saint-Germain dont certaines productions arborent le même motif de coq surmontant une pile de livres.

Les frères Lepaute furent parmi les horlogers les plus remarquables de leur époque aux côtés, notamment, des Berthoud, Lépine, Leroy ou encore Robin. Ils comptèrent une clientèle aussi prestigieuse que fortunée, comptant plusieurs rois, princes, ducs, financiers et même Napoléon empereur de France. Accordant autant d’intérêt à la mécanique qu’à l’esthétique de leurs pendules, les Lepaute furent pionniers d’un luxe total dans lequel la beauté sert d’écrin à la perfection technique. Ils s’offrirent les services des plus grands sculpteurs-ornemanistes de leur époque à l’instar de Clodion, Houdon ou encore Pajou. Introduisant ce faisant des partenariats puissamment créatifs qui ont de tout temps fait l’admiration des amateurs et collectionneurs passionnés. 

Originaires de l’Aube les frères Lepaute vinrent à Paris dans les années 1740, obtenant une galerie au Louvre dès 1751 récompensant leur talent précoce. Les Lepaute furent également chargés de l’instruction à la mécanique des enfants royaux, les futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. 

La caisse de notre pendule est un vibrant témoignage des débuts du Néoclassicisme en France, traduisant dans le bronze et l’ébène un style à la fois rigoureux et nobiliaire. 

L’existence d’un deuxième exemple nous est connu grâce à la tabatière dite : « de Choiseul » (aujourd’hui au Louvre) qui dépeint le ministre de Louis XV en ses intérieurs sur l’une de ses faces. L’objet nous montre le duc s’appuyant à une cheminée sur laquelle est posée une pendule rigoureusement identique. Cette illustration n’est guère étonnante, lorsque l’on sait que Choiseul fut à la fois un très grand amateur de mécanique horlogère tout autant qu’un client assidu des frères Lepaute.

Soulignons également qu’un autre exemplaire de cette pendule est conservé à la villa Ephrussi de Rothschild, posée majestueusement sur la cheminée du Grand Salon.