Guido RENI

Guido RENI

Attribué à Calvenzano, 1575-1642, Bologne

« Ecce Homo », 1575-
Huile sur toile, 95×68,5 cm

Provenance
Collection européenne
Dr Fischer, Lucerne
Collection privée, Suisse, depuis les années 1950

Notre récente découverte nous a amené à rechercher l’identité de son auteur, tant nous avons été séduits par la qualité sublime de cette peinture. Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il s’agissait d’une œuvre de Guido RENI.

Ecce homo provient du latin signifiant l’Homme. C’est l’expression utilisée par Ponce Pilate dans la traduction de la Vulgate de l’Evangile de Jean (19:5) à l’instant où il présente Jésus à la foule, battu, humilié et couronné d’épines.

On imagine combien le dictateur romain voulait rabaisser Jésus qui se proclamait « fils de Dieu » en le réduisant à sa simple condition humaine. Pour cette raison, les peintres ont voulu marquer leur désapprobation en sublimant la douleur du Christ et montrer combien il s’était détaché de sa condition pour affronter sa nouvelle vie spirituelle qui allait bientôt triompher des hommes.

Dans notre tableau, c’est toute la souffrance maîtrisée qui ressort et touche au plus profond de notre être. L’humilité affichée par le Christ nous transporte immédiatement vers l’au-delà en nous montrant le chemin à suivre pour affronter notre vie future dans le chemin de la lumière divine. Il nous indique déjà le peu d’importance de notre existence terrestre tout en nous indiquant sa grandeur d’âme d’avoir vécu parmi nous. Seul un artiste de génie pouvait traduire une telle beauté, dans la sublimation parfaite de la douleur.

Pour étayer et renforcer notre hypothèse, nous nous sommes appuyés sur les œuvres incontestables de Guido RENI que nous reproduisons ci-après :

Toutes ces œuvres remarquables montrent combien le peintre de Bologne était attaché au sujet. Nous nous sommes évidemment penchés sur le style utilisé par le peintre et avons retrouvé une gestualité similaire à notre tableau. De plus, un ou deux repentir montre ici toute la spontanéité que seul un artiste de cette envergure aurait pu se permettre sans jamais dénaturer son œuvre.

Encore en main privée, nul doute qu’un amateur éclairé ou un musée voudra acquérir une version qui s’avère la plus complète au regard de ses coreligionnaires. Epine, bâton de pèlerin, regard porté vers l’extase, lumière intense projetée de l’arrière de la composition et ce rouge violacé si typique de l’époque de Bologne du début du XVIle. Nous situons notre œuvre vers 1621.

Les œuvres reproduites ici sont respectivement dans les collections des musées de Dresde, Allemagne; Fitzwilliam Museum, Grande-Bretagne. Pinacotheca Natzionale di Bologna